Le SCoT de la grande agglo de Toulouse limite les consommations foncières.

Un article du quotidien « La Dépêche du Midi » du 27/03/2018.

Longtemps montrée du doigt pour son développement à l’horizontal qui n’en finissait pas de l’étendre vers la campagne, la grande agglomération toulousaine a tiré les leçons de son histoire. Pour Jean-Marc Mesquida, directeur général de l’AUAT l’agence d’urbanisme et d’aménagement Toulouse aire métropolitaine, elle serait même entrée dans un «cercle vertueux» de gestion maîtrisée de ses réserves foncières. En dépit d’un solde migratoire frénétique : les 453 communes de l’aire urbaine gagnent chaque année près de 20 000 nouveaux habitants, dont 14 700 pour les 113 communes de la grande agglomération et une dizaine de milles pour la Métropole, la ville consomme de moins en moins de nouveaux espaces pour se développer. De 1 200 hectares par an entre 2007 et 2010, ses prélèvements sur le stock d’espace agro-naturel se limitent désormais à 300 hectares par an sur les 113 communes encadrées par le schéma de cohérence territoriale (SCOT) de la grande agglomération dont 170 hectares par an sur le territoire de la Métropole. Ce faisant, les préconisations du SCOT qui prévoyaient d’atteindre ce niveau d’étiage à l’horizon 2 030 sont pulvérisées.

Les facteurs ayant conduit à cette décélération sont multiples. «Les lois SRU de 2000 et ALUR de 2014 ainsi que le Grenelle de l’environnement en 2010 ont ancré l’idée qu’il fallait arrêter de consommer les terrains disponibles et optimiser l’espace», explique Jean-Marc Mesquida. Au quotidien, les constructions sont privilégiées au sein des zones faiblement urbanisées sur des surfaces plus réduites que par le passé. Priorité est donnée au renouvellement de la ville sur elle-même à travers une politique de démolition reconstruction, et d’anciens sites industriels sont réaffectés à l’habitat à l’instar de la nouvelle zone de la cartoucherie à Toulouse. À ce rythme-là, la grande agglomération table sur un potentiel de développement d’une trentaine d’années. Sérieusement encadré par le triptyque densification, reconstruction sur place, changement d’affectation, le développement urbain toulousain est sur la bonne voie. Et les perspectives tant locales que régionales affermissent la tendance. Le nouveau PLUIH (plan local d’urbanisme intercommunal habitat) qui sera soumis fin mars à enquête publique prévoit de réduire de 10 % supplémentaires le volume des prélèvements sur les espaces agro-naturels. De son côté, la région vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt (AMI) qui doit aboutir à une totale neutralité foncière sur l’ensemble du territoire régional en 2 040.

Un nouveau défi pour les aménageurs qui doivent désormais consommer moins d’espace pour loger toujours plus de monde sans pour autant sacrifier le confort et le bien-être des habitants.